S’assurer que la CDN est basée sur la science

À propos de cette opportunité

Les plans et stratégies étayés par des preuves transparentes et éclairés par les meilleures données scientifiques disponibles seront plus efficaces pour contribuer à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Cette approche, à son tour, peut rendre la CDN attrayante pour les investisseurs, car une approche de développement robuste et fondée sur des données réduit l’incertitude autour des impacts du plan et de sa contribution à l’objectif de température de l’Accord de Paris. Assurer que la CDN est basée sur la science facilite en fin de compte une mise en œuvre réussie.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) réalise des évaluations exhaustives fondées sur les recherches scientifiques les plus récentes, qui sont largement considérées comme les meilleures données scientifiques disponibles sur le changement climatique et constituent donc une référence essentielle pour les décideurs politiques. Le dernier rapport de synthèse du GIEC indique que pour atteindre une trajectoire d’émissions mondiales conforme aux objectifs de Paris, les émissions mondiales doivent culminer d’ici 2025, diminuer de 43 % d’ici 2030 (les émissions de méthane devant notamment être réduites d’environ un tiers) et de 60 % d’ici 2035 par rapport au niveau de 2019, pour atteindre des émissions nettes de dioxyde de carbone nulles d’ici 2050. Ces conclusions se retrouvent également dans le premier Bilan mondial (GST), qui s’est largement inspiré des travaux du GIEC pour formuler ses résultats et ses recommandations.

Le GIEC a également établi des budgets carbone mondiaux. Ces limites d’émissions cumulées doivent être respectées pour atteindre l’objectif de température de l’Accord de Paris. Les émissions cumulées influencent en fin de compte le réchauffement de l’atmosphère, de sorte que l’alignement des CDN sur les meilleures données scientifiques disponibles sur ce sujet garantit l’alignement sur l’objectif de température de l’Accord de Paris. L’accent mis sur les émissions cumulées met également en évidence les avantages d’une action précoce, car les réductions réalisées au cours des premières années ont des effets bénéfiques durables sur les réductions d’émissions ciblées, ce qui facilite les réductions d’émissions au cours des années suivantes.

Il existe plusieurs rapports récents du GIEC que les pays peuvent souhaiter consulter lorsqu’ils élaborent la partie de leur CDN consacrée à l’atténuation, notamment :

Outre le GIEC, de nombreuses organisations travaillant au niveau sectoriel fournissent également des données scientifiques susceptibles d’éclairer les CDN. Voir “Opportunité : Explorer les opportunités sectorielles.

Refléter le Bilan mondial

Le TPS souligne l’importance d’utiliser les meilleures données scientifiques disponibles pour informer les CDN. Les points clés sont les suivants :

  • Paragraphe 6 :S’engage à accélérer l’action au cours de cette décennie critique sur la base des meilleures données scientifiques disponibles, en tenant compte de l’équité et du principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, à la lumière des différentes situations nationales et dans le contexte du développement durable et des efforts déployés pour éradiquer la pauvreté” ;
  • Paragraphe 39 :Réaffirme le caractère déterminé au niveau national des contributions déterminées au niveau national et le paragraphe 4 de l’article 4 de l’Accord de Paris et encourage les Parties à présenter dans leurs prochaines contributions déterminées au niveau national des objectifs ambitieux de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, couvrant tous les gaz à effet de serre, tous les secteurs et toutes les catégories et alignés sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C, sur la base des données scientifiques les plus récentes, à la lumière des différentes situations nationales“.

Les stratégies suivantes pourraient contribuer à la mise en œuvre de cette opportunité :

Introduire des budgets carbone :

Les pays peuvent souhaiter intégrer des budgets carbone au niveau national dans leur CDN et peuvent utiliser les budgets carbone du GIEC au niveau mondial pour informer la fixation de ces limites d’émissions cumulées – voir le “Chapitre 2 du réchauffement planétaire de 1,5oC“. Il doit s’agir d’un processus de collaboration impliquant l’ensemble des ministères et des parties prenantes du secteur afin de s’assurer que les plans et les objectifs sont bien compris et de “Mobiliser l’ensemble du gouvernement et de la société“. L’implication d’experts nationaux dans ce processus peut aider à mieux comprendre les résultats, à s’assurer qu’ils sont reflétés avec précision et à garantir que les résultats les plus pertinents pour le pays sont pris en compte.

Reflétant les efforts d’atténuation identifiés par le GIEC et d’autres organisations, telles que l’AIE et l’IRENA :

Le GIEC inclut des hypothèses clés dans sa trajectoire d’émissions mondiales alignée sur Paris, telles que les transformations sectorielles significatives qui doivent avoir lieu. De même, des organisations comme l’AIE et l’IRENA ont défini des trajectoires d’atténuation sectorielles alignées sur les objectifs de température de l’Accord de Paris, comme détaillé dans la section “Opportunité : Explorer les opportunités sectorielles“. Il est important que les pays prennent en compte ces résultats pour déterminer ceux qui sont adaptés à leur situation nationale. Cela peut se faire en collaboration avec les ministères et les parties prenantes du secteur – voir “Itinéraire : Mobilisation de l’ensemble du gouvernement et de la société“.

Fournir des informations sur la manière dont la CDN a été informée par la science (y compris la TPS) :

Les pays peuvent souhaiter fournir des informations sur les preuves sous-jacentes aux éléments suivants : objectifs nationaux d’atténuation, objectifs sectoriels, actions/priorités clés en matière d’atténuation, trajectoires d’émissions planifiées et/ou budgets carbone. Fournir ces informations améliore la transparence et la crédibilité de la CDN (“Itinéraire : Documents techniquement solides et transparents“), ce qui peut contribuer à attirer les investissements (“Itinéraire : Déblocage des financements“). Certains éléments sont inclus dans l’ICTU – voir “Itinéraire : Documents techniquement solides et transparents” pour plus d’informations sur l’ICTU.

Utiliser et améliorer les preuves et les données au niveau national :

Ce point est abordé en détail dans la section “Itinéraire : Documents techniquement solides et transparents.”


Exemples de pays

Le Royaume-Uni a fixé une série de budgets carbone quinquennaux qu’il doit respecter pour rester en phase avec une trajectoire vers le zéro net. Le niveau de ces budgets carbone est conseillé par le Climate Change Committee (CCC) du Royaume-Uni, un organisme public indépendant chargé de demander au gouvernement de rendre des comptes sur l’action climatique. Dans le document “Advising on the level of the UK’s carbon budgets“, le CCC s’est principalement appuyé sur les travaux du GIEC comme base scientifique. (Source : “Carbon Budgets“, Department for Energy Security and Net Zero).

La politique Vision Mātauranga de la Nouvelle-Zélandegarantit que le potentiel de science et d’innovation des connaissances Māori est intégré dans la planification de l’action climatique nationale. La loi néo-zélandaise sur la réponse au changement climatique s’inspire également du rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C. Elle a fixé un objectif national pour contribuer directement à l’accord de Paris sur la température. Elle a légiféré un objectif national pour contribuer directement à l’objectif de température de l’Accord de Paris. (Source : “Première contribution déterminée au niveau national de la Nouvelle-Zélande“, CCNUCC).


Ressources complémentaires

Les orientations et outils suivants peuvent contribuer à assurer que la CDN est basée sur la science.

1.5°C National Pathway Explorer (Climate Analytics, sans date)
Le 1.5°C National Pathway Explorer de Climate Analytics est un outil conçu pour aider les pays à explorer différentes voies vers la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, en particulier la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. L’outil permet aux utilisateurs d’analyser divers scénarios, y compris les trajectoires de réduction des émissions, les transitions du secteur de l’énergie et les mesures politiques, afin de comprendre les implications pour leurs objectifs climatiques nationaux.

État de l’action climatique 2021 : Transformations systémiques nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C (WRI, 2021)
Ce rapport donne un aperçu complet de l’état actuel de l’action climatique mondiale et des transformations nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.

Climate Action Tracker (Climate Action Tracker, sans date)
Cette ressource donne aux pays une indication de la “suffisance” de leur objectif. Celui-ci est basé sur l’alignement sur une trajectoire d’émissions compatible avec l’objectif de température de l’Accord de Paris. La “suffisance” est estimée par rapport à une contribution “équitable” estimée pour chaque pays. Les résultats de cette ressource peuvent servir de point de départ pour comprendre à quel point l’objectif de la CDN précédente est proche/éloigné d’une trajectoire alignée sur 1,5°C. Cependant, il est important de noter qu’il n’existe pas d’estimation unique et acceptée de la “contribution équitable” ; il s’agit simplement d’une façon de l’estimer.

Calculateur de budget carbone (Calculateur de budget carbone, sans date)
Cette ressource permet aux pays d’explorer les budgets carbone au niveau mondial et national afin de comprendre dans quelle mesure les émissions doivent être réduites pour atteindre l’objectif de température de l’Accord de Paris. Cette ressource utilise une méthode basée sur la population pour diviser le budget carbone mondial entre les pays.


Liens avec d’autres itinéraires

S’assurer que les CDN sont basées sur la science et que les preuves étayant la CDN sont communiquées de manière transparente améliore la crédibilité de la CDN. Il en résulte les liens clés suivants. Consultez-les pour en savoir plus :

Itinéraire : Des documents techniquement solides et transparents

Les CDN soutenues de manière transparente par les meilleures sciences et données disponibles offrent plus de certitude quant à leur contribution à l’objectif de température de l’Accord de Paris.

Itinéraire : Déblocage des financements

Les CDN fondées sur des données scientifiques et factuelles sont plus crédibles et plus susceptibles d’attirer les investissements.


Opportunités d’appui

Les pays peuvent bénéficier d’un soutien pour appliquer les enseignements tirés du navigateur et élaborer des CDN 3.0 ambitieuses.

Partager des ressources supplémentaires

Contribuer à l’élaboration de nouvelles orientations, de nouveaux outils et de nouvelles stratégies qui seront pris en compte dans la CDN 3.0.