À propos de cet itinéraire
L’insuffisance des financements à la vitesse et à l’échelle demeure une contrainte principale à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Il faut donc augmenter l’offre de financement climatique et réorienter les fonds publics vers des activités à faible émission de carbone et résilientes au changement climatique, au détriment des subventions néfastes et de l’inadaptation. Il faut également rationaliser les conditions d’accès au financement climatique pour les pays en développement et renforcer les environnements favorables. Il est crucial d’identifier comment les Contributions déterminées au niveau national (CDN) 3.0 soutiennent le déblocage des financements climatiques pour faciliter la mise en œuvre des CDN.
Accord de Paris et contexte international
La finance climatique joue un rôle dans la mise en place d’une transition juste et équitable pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. En 2009, les pays développés se sont engagés à atteindre un objectif collectif consistant à mobiliser 100 milliards USD par an d’ici 2020 pour l’action climatique dans les pays en développement. Cet objectif est en cours de révision dans le cadre du processus de définition d’un Nouvel Objectif Collectif Quantifié sur le Financement Climatique. Lors de la COP21 à Paris, cet objectif a été réitéré ainsi que prolongé jusqu’en 2025, et l’Accord de Paris (notamment les articles 2 et 9) a consacré l’importance de la mobilisation et de l’augmentation du financement climatique pour assurer un développement résilient au climat et faible en émissions de gaz à effet de serre. Le premier Bilan mondial de l’Accord de Paris lors de la COP28 à Dubaï a souligné le rôle clé du financement, de la technologie et du renforcement des capacités pour permettre une action climatique efficace, ainsi que l’importance de mobiliser le soutien à l’action climatique dans les pays en développement et de transformer le système financier international pour soutenir un développement à faibles émissions et résilient aux changements climatiques. La COP28 a également vu l’opérationnalisation de nouveaux dispositifs de financement, y compris un fonds pour répondre aux pertes et dommages.
Refléter le Bilan mondial
Le premier Bilan mondial, dans sa section “Contexte et considérations transversales”, “souligne que le financement, le renforcement des capacités et le transfert de technologies sont des catalyseurs essentiels de l’action climatique”, et sa section C,“Moyens de mise en œuvre et soutien“, comprend les paragraphes clés suivants relatifs au déblocage des financements :
- “67. Souligne l’écart croissant entre les besoins des pays en développement parties, en particulier ceux dus aux impacts croissants du changement climatique aggravés par des circonstances macroéconomiques difficiles, et le soutien fourni et mobilisé pour leurs efforts de mise en œuvre de leurs contributions déterminées au niveau national, en soulignant que ces besoins sont actuellement estimés à 5,8 à 5,9 trillions de dollars pour la période pré-2030″.
- “68. Souligne également que les besoins de financement de l’adaptation des pays en développement sont estimés à Il faut investir environ 4,3 billions de dollars par an dans les énergies propres jusqu’en 2030, puis 5 billions de dollars par an jusqu’en 2050, afin de parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050.
- “69. Note que l’augmentation des financements nouveaux et supplémentaires sous forme de dons, des financements hautement concessionnels et des instruments non liés à la dette reste essentielle pour soutenir les pays en développement, en particulier lors de leur transition de manière juste et équitable, et reconnaît qu’il existe un lien positif entre le fait de disposer d’un espace budgétaire suffisant, l’action climatique et la progression sur la voie d’un développement à faibles émissions et résilient au changement climatique, en s’appuyant sur les institutions et les mécanismes existants tels que le Cadre commun.”
- “70. Reconnaît également le rôle du secteur privé et souligne la nécessité de renforcer les orientations politiques, les incitations, les réglementations et les conditions favorables afin d’atteindre l’ampleur des investissements nécessaires pour réaliser une transition mondiale vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient au climat, et encourage les Parties à continuer d’améliorer leurs environnements favorables.”
- “71. Rappelle que les pays développés parties fournissent des ressources financières pour aider les pays en développement parties en matière d’atténuation et d’adaptation dans le cadre de leurs obligations actuelles au titre de la convention et que les autres parties sont encouragées à fournir ou à continuer à fournir volontairement un tel soutien.”
- “72. Rappelle également que, dans le cadre d’un effort mondial, les pays développés parties devraient continuer à prendre l’initiative de mobiliser des fonds pour le climat à partir d’un large éventail de sources, d’instruments et de canaux, en notant le rôle important des fonds publics, par le biais de diverses actions, notamment en soutenant les stratégies menées par les pays, et en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement parties, et que cette mobilisation des fonds pour le climat devrait représenter une progression par rapport aux efforts antérieurs.”
- “73. Réaffirme qu’un soutien sera apporté aux pays en développement parties pour la mise en œuvre de l’article 4 de l’Accord de Paris, conformément aux articles 9 à 11 de l’Accord de Paris, en reconnaissant qu’un soutien renforcé aux pays en développement parties permettra une plus grande ambition dans leurs actions. “
- “74. Réitère également l’urgence de soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris dans les pays en développement. “
- “75. Souligne les difficultés que rencontrent actuellement de nombreux pays en développement parties pour accéder au financement de la lutte contre le changement climatique et encourage la poursuite des efforts, notamment de la part des entités opérationnelles du mécanisme financier, pour simplifier l’accès à ce financement, en particulier pour les pays en développement parties dont les capacités sont très limitées, tels que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.”
Il note ensuite les progrès réalisés dans la mobilisation du financement climatique, y compris une série de fonds et de mécanismes rendus opérationnels par l’intermédiaire de l’Accord de Paris, notamment :
- Le Fonds pour l’environnement mondial (FEM ; entité opérationnelle du mécanisme financier)
- Le mécanisme financier
- Le Fonds vert pour le climat (FVC ; entité opérationnelle du mécanisme financier)
- Le Fonds d’adaptation
- Le Fonds pour les pays les moins avancés (administré par le FEM)
- Le Fonds spécial pour le changement climatique (administré par le FEM)
Liens avec d’autres itinéraires
Le financement est inextricablement lié aux itinéraires suivants du Navigateur CDN 3.0.
Itinéraire : Alignement sur l’objectif de température de l’Accord de Paris
Le financement est lié aux efforts d’atténuation en fournissant les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, y compris les objectifs des CDN à l’échelle de l’économie. En outre, la disponibilité du financement climatique est importante, car elle inspire la confiance nécessaire aux parties pour qu’elles s’engagent à être plus ambitieuses en matière d’atténuation.
Itinéraire : Alignement sur l’Objectif mondia d’adaptation de l’Accord de Paris
Le financement joue un rôle important pour accroître l’ambition et atteindre les objectifs d’adaptation, en veillant à ce que les efforts d’adaptation soient financés et mis en œuvre de manière adéquate, par exemple par l’intermédiaire du Fonds des pertes et dommages.
L’itinéraire : Mobilisation de l’ensemble du gouvernement et de la société
Les flux financiers au sein et entre les niveaux de gouvernement, ainsi qu’entre les parties prenantes non partisanes, font partie intégrante de la mise en œuvre d’une action climatique ambitieuse.
Route : Transition juste et équitable
Les initiatives de transition juste s’appuient fortement sur le financement pour débloquer des opportunités de transformation économique, en responsabilisant toutes les parties prenantes et en facilitant une transition en douceur vers des pratiques durables.
Itinéraire : Technologie et renforcement des capacités en tant que besoins et catalyseurs
Répondre aux besoins technologiques décrits dans les CDN nécessite un soutien financier substantiel, permettant l’adoption et le transfert de technologies afin de relever efficacement les défis climatiques.
Questions directrices
Déblocage des financements pour l’action climatique nécessite une compréhension globale des besoins et des obstacles en matière d’investissement, tant au niveau national qu’international. Les questions directrices suivantes pourraient faciliter la réflexion et l’identification des opportunités les plus appropriées et ayant le plus d’impact au niveau national dans le cadre de cet itinéraire :
Les ministères de l’économie, des finances et de la planification sont-ils activement engagés dans la révision et le financement des CDN, et existe-t-il des efforts nationaux pour aligner le secteur financier sur les objectifs du changement climatique ?
Existe-t-il une stratégie claire pour intégrer les informations sur le financement du climat dans la stratégie nationale, les stratégies sectorielles, les budgets annuels, la circulaire d’appel budgétaire, les cadres de dépenses à moyen terme, les communications nationales et les rapports de transparence afin d’attirer les investissements, et existe-t-il un plan pour favoriser un environnement propice dans le pays afin d’attirer et de mobiliser des fonds pour les projets climatiques et la mise en œuvre de la CDN ?
A-t-on procédé à une évaluation approfondie et à une hiérarchisation des besoins d’investissement pour les CDN, les stratégies de développement à long terme faible émission (LT-LEDS), les plans nationaux d’adaptation (PNA) et les plans d’investissement dans divers secteurs ?
Les mesures proposées dans le cadre de la CDN ont-elles fait l’objet d’une analyse coûts-avantages, y compris une évaluation des compromis et des secteurs et parties prenantes qui auront un impact positif ou négatif ?
La dernière CDN s’est-elle appuyée sur une modélisation ou une analyse macroéconomique et macrofiscale, et les principaux indicateurs économiques et fiscaux sont-ils pris en compte lors de l’évaluation des objectifs d’atténuation et d’adaptation ? Existe-t-il une cartographie et une évaluation complètes d’un large éventail de sources de financement publiques et privées, et lesquelles répondraient le mieux aux différents besoins d’investissement de la CDN ?
Y a-t-il eu une évaluation des flux financiers liés au climat (positifs et négatifs) et des mesures identifiées pour aligner la finance sur les objectifs de l’Accord de Paris ? Existe-t-il des lacunes dans la compréhension du paysage de la finance climatique pour la CDN 3.0 ?
Le secteur privé est-il impliqué dans l’examen et la mise en œuvre des CDN, et les ambitions des CDN ont-elles été traduites en plans d’investissement spécifiques, y compris des plans de transition pour le secteur privé, des stratégies de financement et de mobilisation des ressources ?
Est-il nécessaire d’aligner les efforts de financement du climat sur les principes d’équité sociale et de transition juste, en particulier pour les communautés vulnérables ?
Existe-t-il des opportunités d’améliorer la collaboration avec les Partenaires internationaux et de tirer parti de mécanismes de financement innovants pour soutenir la mise en œuvre des CDN ?
Opportunités
Les opportunités suivantes constituent un ensemble non exhaustif d’options permettant d’améliorer l’accessibilité et l’efficacité du financement dans le cadre des CDN 3.0. Vous trouverez de plus amples informations sur l’importance de lier la CDN à la planification des investissements dans le cadre des efforts de mobilisation du financement climatique dans le Partenariat NDC et le Cadre de planification et de mobilisation des investissements climatiques (CIPMF) du Fonds mondial de lutte contre le changement climatique (GCF ).