À propos de cette opportunité
Pour que les mesures d’adaptation soient pertinentes, crédibles et légitimes, elles doivent être définies sur la base de données et d’informations de qualité, obtenues grâce à des processus scientifiques rigoureux, en s’appuyant sur les connaissances des peuples autochtones et les systèmes de connaissances locaux. Cela crée une base solide pour la mise en œuvre, le suivi, l’évaluation et l’apprentissage.
Souvent, les données existent mais ne sont pas clairement identifiées ou ne sont pas rassemblées de manière à servir les processus de planification nationaux. Il existe des stratégies visant à accroître la visibilité des données et à s’engager avec les propriétaires de données pour améliorer la disponibilité et renforcer la solidité des CDN.
Refléter le Bilan mondial
Le TPS comprend les paragraphes clés suivants relatifs à cette opportunité :
- Paragraphe 48 : “Note qu’il existe des lacunes dans la mise en œuvre, le soutien et l’évaluation collective de l’adéquation et de l’efficacité de l’adaptation, et que le suivi et l’évaluation des résultats sont essentiels pour suivre les progrès et améliorer la qualité et la prise de conscience des mesures d’adaptation”.
- Paragraphe 49 : “Reconnaît que l’établissement et l’amélioration des inventaires nationaux des incidences du climat au fil du temps et la mise en place de systèmes de services climatiques accessibles et axés sur l’utilisateur, y compris des systèmes d’alerte rapide, peuvent renforcer la mise en œuvre des mesures d’adaptation, et reconnaît qu’un tiers de la population mondiale n’a pas accès aux services d’alerte rapide et d’information sur le climat, ainsi que la nécessité d’améliorer la coordination des activités de la communauté de l’observation systématique”.
Les stratégies suivantes pourraient contribuer à la mise en œuvre de cette opportunité :
Exploiter les plateformes existantes de visibilité des données :
Cet objectif pourrait être atteint en renforçant les capacités des acteurs responsables de l’élaboration de la CDN. L’identification des plateformes de données existantes (des exemples peuvent être trouvés ici : Plateformes de données climatiques) et le renforcement de la confiance des principales parties prenantes dans ces plateformes peuvent accroître l’utilisation des données collectées et réduire la charge de travail des gestionnaires de données.
Exploiter les données existantes appartenant au gouvernement grâce à la coordination institutionnelle et aux pratiques de gestion des données partagées :
Les pays peuvent chercher à encourager la communication et la normalisation entre les départements ou les bureaux gouvernementaux afin d’utiliser les données existantes dans les différents secteurs ou domaines thématiques. Par exemple, les ateliers de gestion des données peuvent être utilisés pour discuter de la disponibilité des données et des besoins de partage, en renforçant la capacité institutionnelle pour l’utilisation des données. Pour plus d’informations, voir “Itinéraire : Mobilisation de l’ensemble du gouvernement et de la société“.
Mettre en place un financement plus cohérent pour des systèmes de données complets :
Il peut s’agir des niveaux mondial, national et régional. Voir “Partenariat mondial pour les données du développement durable, un financement plus important et de meilleure qualité pour les données du développement” pour six domaines permettant d’améliorer le financement des données.
Renforcer la justification scientifique des mesures d’adaptation :
- Cet objectif pourrait être atteint par les moyens suivants
- Mener des recherches ciblées sur les observations et les données sous-jacentes, ainsi que sur les projections et l’analyse de vraisemblance.
- Améliorer et documenter l’efficacité des mesures d’adaptation pour générer des données.
- Procéder à une évaluation plus systématique des résultats de l’adaptation et des avantages socio-économiques.
S’appuyer sur les connaissances des peuples autochtones et les systèmes de connaissances locaux :
Au fil des générations, les peuples autochtones et les communautés locales ont accumulé des connaissances approfondies sur la variabilité et la transformation de leur environnement. Ils ont fait l’expérience de cette variabilité et de cette imprévisibilité pendant des siècles, ce qui leur a permis d’acquérir des connaissances importantes pour faire face à l’incertitude environnementale et climatique. Le renforcement des partenariats entre les peuples autochtones et les scientifiques contribue à promouvoir la coproduction de connaissances qui peuvent compléter l’incertitude scientifique par des connaissances traditionnelles sur la variabilité à long terme. Voir “UNESCO & UNU Weathering Uncertainty : Traditional Knowledge for Climate Change Assessment and Adaptation” pour une vue d’ensemble et des exemples d’utilisation des connaissances autochtones comme base de prise de décision.
Utiliser des cadres de suivi, d’évaluation et d’apprentissage pour suivre les résultats et collecter des données sur l’évolution des impacts climatiques et de l’adaptation au fil du temps :
Les pays pourraient aborder cette question comme un processus évolutif, en commençant par la MEL du processus et des résultats des mesures d’adaptation, puis en développant des indicateurs et des méthodes pour mesurer les résultats à long terme. Les premiers cadres de suivi et d’évaluation doivent être simples et pragmatiques pour saisir cette opportunité. Consultez le “NAP Global Network’s Toolkit for Monitoring, Evaluation, and Learning for National Adaptation Plan Processes” pour obtenir des conseils sur l’élaboration et l’utilisation des cadres de MEL dans la planification nationale.
Accepter l’incertitude :
- L’incertitude est inhérente aux données sur l’adaptation au climat et persistera malgré les améliorations apportées à la normalisation, à la gestion des données et à la capacité de modélisation.
Cependant, la gravité, la fréquence et la synchronisation des impacts climatiques augmentent.
Les pays ne doivent pas considérer cela comme un obstacle à l’action.
Accepter l’incertitude permet d’améliorer les données et de renforcer la capacité à prendre des décisions éclairées et fondées sur des preuves.
Pour ce faire, les pays pourraient
- Mener une gestion itérative des risques en tenant compte de l’évolution des facteurs climatiques et non climatiques. Les pays pourraient procéder à des évaluations continues, à un suivi et à une évaluation des actions, à une réévaluation et à une réponse.
- Utilisez une série de scénarios pour explorer les futurs possibles. Cela permet de démontrer l’éventail des futurs possibles et d’encourager la discussion sur l’exploration de solutions qui acceptent l’incertitude.
- Utiliser des approches participatives pour évaluer le degré de réalisme des scénarios dans le contexte du pays en recueillant des informations qualitatives complémentaires auprès d’experts et de parties prenantes (aux niveaux régional et local).
- Utilisez l’analyse multicritère pour sélectionner les options pour lesquelles l’incertitude des données a une forte incidence.
Exemples de pays
L’Office national du changement climatique de l’Argentinea développé un site web interactif qui fournit des cartes de vulnérabilité et de risque en fonction d’un certain nombre de scénarios futurs potentiels. Ces cartes utilisent une combinaison de données sur les vulnérabilités sociales et de données géoréférencées pour comparer les risques liés au climat avec la vulnérabilité et l’exposition au niveau du district. Les informations sont accessibles au public et sont utilisées pour informer les éléments de ses communications nationales sur le changement climatique. (Source : “Système de cartographie des risques liés au changement climatique, ministère de l’environnement et du développement durable, PNUD).
Sainte-Lucie a réalisé un inventaire des données sur les vulnérabilités et les risques, en identifiant les sources existantes telles que le recensement de la population et du logement, les inventaires des ressources nationales, les évaluations sectorielles, ainsi qu’une liste des besoins en données, y compris les informations sur les risques éoliens, les indices climatiques extrêmes, la modélisation de l’élévation du niveau de la mer, les inondations côtières et la cartographie de l’érosion, dans le cadre des processus de leur PAN. Cela a permis de mettre en évidence les domaines d’action prioritaires. Source : “St Lucia’s NAP” : “St Lucia’s NAP 2018-2028“, CCNUCC).
Le Soudan ne disposait pas de projections climatiques régionales au début de l’élaboration du PAN et a décidé qu’elles étaient nécessaires pour entreprendre des évaluations efficaces de la vulnérabilité et de la planification de l’adaptation. Pour élaborer ces projections, ils ont : renforcé les capacités techniques en établissant des relations entre les météorologues soudanais et les experts internationaux ; défini les tendances climatiques en résumant les caractéristiques des précipitations et des températures observées pour une période de référence ; obtenu les résultats du modèle climatique mondial du GIEC AR5 ; élaboré des projections régionales futures en appliquant des techniques statistiques de réduction d’échelle et en les mettant en corrélation avec les données régionales historiques (en utilisant des données de substitution si nécessaire) ; produit des infographies pour illustrer l’évolution du changement climatique au Soudan ; et abordé l’incertitude en caractérisant les contributeurs à l’incertitude et en communiquant sur ce point avec les résultats de l’analyse. (Source : “National Adaptation Plan of Sudan“, CCNUCC).
Ressources complémentaires
Overview of 100+ Climate Data Platforms (WRI, 2023)
Ce site, développé par le WRI, rassemble des plateformes de données climatiques classées par échelle et par thème.
Les pays peuvent l’utiliser pour identifier les plateformes de données climatiques existantes pertinentes pour leur pays et leur contexte et intégrer leur utilisation dans l’élaboration de leur CDN.
Data for Adaptation at different spatial and temporal scales (UNFCCC, 2020)
Ce document technique du comité d’adaptation de la CCNUCC donne un aperçu des données requises et fournies pour l’adaptation à différentes échelles, y compris une description des différentes catégories de données par rapport aux composantes des risques climatiques, des catégories de données requises à différents stades du processus d’adaptation, des lacunes et des défis, et des possibilités d’améliorer encore la fourniture et l’utilisation des données.
Prochaines étapes pour définir un système de suivi, d’évaluation et d’apprentissage pour l’objectif mondial sur l’adaptation d’ici la COP28 (IISD, 2023)
Ce rapport vise à guider les parties prenantes gouvernementales et les autres acteurs sur les cadres de suivi et d’évaluation.
Les principales suggestions portent sur l’exploitation des systèmes existants, l’évitement de charges supplémentaires liées à de nouveaux indicateurs, la priorité donnée aux approches nationales et inclusives, et le soutien à la mise en œuvre.
Il souligne la nécessité d’une volonté politique forte, d’une coopération et d’une collaboration à tous les niveaux.
Toolkit for Monitoring, Evaluation, and Learning for National Adaptation Plan Processes (UNFCCC Adaptation Committee/NAP Global Network, 2024)
Ce toolkit fournit des conseils pratiques pour le développement et l’amélioration continue des systèmes de suivi, d’évaluation et d’apprentissage dans le cadre des processus des PAN.
Il s’appuie sur les enseignements tirés de pays du monde entier qui ont déjà mis en œuvre ou sont en train de développer des systèmes de MEL dans le cadre de leurs processus PAN.
La boîte à outils utilise le cadre des processus PAN pour se référer à l’ensemble des processus de planification de l’adaptation nationale, y compris les composantes d’adaptation dans le cadre des CDN.
Suivi et évaluation de l’adaptation aux niveaux national et infranational (CCNUCC, 2023)
Ce document présente le paysage actuel du suivi et de l’évaluation aux niveaux national et infranational, en aidant à comprendre comment les gouvernements appliquent les systèmes de suivi et d’évaluation, les défis et les possibilités d’améliorer la mise en œuvre grâce au suivi et à l’évaluation, et l’institutionnalisation des systèmes de suivi et d’évaluation pour parvenir à une intégration verticale et horizontale.
Renforcer le suivi et l’évaluation pour la planification de l’adaptation dans les secteurs agricoles (PNUD, 2019)
Cette note d’orientation technique de la FAO et du PNUD décrit comment développer des systèmes de suivi et d’évaluation pour la planification de l’adaptation dans les secteurs agricoles.
Elle fournit des conseils étape par étape pour concevoir un cadre de suivi et d’évaluation qui prend en compte à la fois la mise en œuvre des plans d’adaptation et leurs résultats à long terme.
Il s’adresse au personnel technique travaillant sur l’adaptation de l’agriculture, mais aussi aux décideurs politiques impliqués dans la planification et la budgétisation de l’adaptation au niveau national.
Liens avec d’autres itinéraires
En raison de la nature complexe et contextuelle de l’adaptation, les données restent un défi systémique. L’amélioration de la disponibilité des données peut aider tous les acteurs impliqués dans la compréhension, la mise en œuvre et le suivi de l’adaptation. Voici quelques liens importants avec d’autres itinéraires. Consultez-les pour en savoir plus :
Route : Transition juste et équitable
L’implication des parties prenantes et des communautés dans la collecte, la gestion et l’analyse des données contribue à l’autonomisation. Une meilleure disponibilité des données peut également contribuer à l’efficacité, aux avantages et aux résultats des actions visant à réaliser une transition juste.
L’itinéraire : Mobilisation de l’ensemble du gouvernement et de la société
L’application d’une stratégie d’engagement solide qui consulte toutes les parties de la société (société civile, entreprises, institutions financières, villes, autorités infranationales, peuples autochtones, communautés locales, jeunes et instituts de recherche) permet d’identifier toutes les sources de données et de créer des canaux pour le partage de ces sources de données.
Itinéraire : Documents techniquement solides et transparents
L’amélioration de la disponibilité de données de qualité peut contribuer à garantir que les composantes d’atténuation et d’adaptation des CDN reposent sur des bases factuelles solides, qu’elles sont ancrées dans la science et qu’elles sont techniquement valables.