Documents techniquement solides et transparents

À propos de cet itinéraire

Une bonne CDN est concise, claire et transparente en ce qui concerne les progrès, l’ambition et l’impact. Elle est étayée par une documentation et une analyse “solides” afin de donner confiance dans le travail accompli par un pays.

Il est important de comprendre ce que signifie le terme “solide” dans ce contexte. Un document techniquement solide communique de manière exhaustive toutes les informations requises. Il devrait inclure des données dérivées d’analyses utilisant des données de haute qualité et des méthodologies appropriées, dont beaucoup sont référencées dans ce Navigateur CDN 3.0. Les informations communiquées doivent répondre à autant d’exigences que possible afin d’être complètes, et les données fournies doivent être aussi précises que possible, avec des incertitudes clairement décrites et minimisées autant que possible.

La transparence implique d’expliquer clairement les hypothèses et les méthodologies utilisées dans la CDN. La transparence des CDN est importante pour le succès du processus de communication des CDN et l’examen des CDN dans le cadre du processus de l’ICTU, ainsi que pour atteindre les objectifs plus larges consistant à permettre aux lecteurs de mieux comprendre l’objectif, à renforcer la confiance dans le fait que l’objectif est techniquement solide et à démontrer l’ambition, ce qui contribue à une plus grande ambition collective.

Bien qu’il existe des orientations claires sur les informations à fournir dans les CDN, d’autres aspects peuvent être pris en compte pour garantir la solidité technique et la transparence de la CDN.

Que faut-il communiquer ?

Les exigences spécifiques communiquées dans les décisions de la CCNUCC pour la notification des CDN stipulent que “toutes les Parties fournissent les informations nécessaires à la clarté, à la transparence et à la compréhension”(paragraphe 6 de la décision 4/CMA.1). Ces informations “peuvent comprendre, le cas échéant, entre autres, des informations quantifiables sur le point de référence (y compris, le cas échéant, une année de référence), les calendriers et/ou périodes de mise en œuvre, le champ d’application et la couverture, les processus de planification, les hypothèses et les approches méthodologiques, y compris celles permettant d’estimer et de comptabiliser les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et, le cas échéant, les absorptions, et la façon dont la Partie considère que sa contribution déterminée au niveau national est équitable et ambitieuse, compte tenu de sa situation nationale, et dont elle contribue à la réalisation de l’objectif de la Convention tel qu’il est énoncé à l’article 2”(paragraphe 9 de la décision 4/CMA.1).).

Accord de Paris et contexte international

L’Accord de Paris s’appuie sur un cadre de transparence solide pour apporter de la clarté sur les mesures prises et le soutien nécessaire/prêté par les Parties. L’article 13 de l’Accord de Paris stipule que, “Afin de renforcer la confiance mutuelle et de promouvoir une mise en œuvre efficace, il est établi un cadre de transparence renforcé pour l’action et le soutien, avec une flexibilité intégrée qui tient compte des différentes capacités des Parties et s’appuie sur l’expérience collective“.

Il énonce ensuite les dispositions en matière de transparence et les exigences en matière de rapports pour les pays et note de manière importante : “Le cadre de transparence offre une certaine souplesse dans la mise en œuvre des dispositions du présent article aux pays en développement parties qui en ont besoin compte tenu de leurs capacités. Les modalités, procédures et lignes directrices visées au paragraphe 13 du présent article tiennent compte de cette souplesse”.

Le cadre de transparence renforcé (ETF) établi en vertu de l’Accord de Paris exige des pays qu’ils soumettent des rapports de transparence biennaux (BTR) tous les deux ans à compter de 2024 [with discretion for SIDS/LDCs]. Des orientations détaillées sur les informations devant figurer dans les RBT sont énoncées dans les “Modalités, procédures et lignes directrices et orientations sur les formats“, qui figurent dans la décision 5/CMA.3.

Dans le cadre du cycle de l’ambition, l’ETF – en particulier les informations communiquées dans les RBT – fournit des données précieuses au GST, en aidant à suivre les progrès au niveau national et en permettant une évaluation collective. De cette manière, les RBT influencent également les CDN ultérieures, car les Parties augmentent leur ambition au fil du temps, en suivant leurs progrès dans les futurs RBT.

La transparence est également un concept crucial pour les CDN elles-mêmes, et les pays sont tenus (conformément à l’article 4.8 de l’Accord de Paris) de fournir des “informations pour faciliter la clarté, la transparence et la compréhension” (ICTU) à cet effet.

Refléter le Bilan mondial

Alors que le premier Bilan mondial (TPS) entend informer les Parties à l’Accord de Paris de leurs progrès par rapport à ses objectifs et encourager l’ambition dans l’ensemble des documents sur le climat, y compris les CDN, il comprend également des formulations spécifiques à l’élaboration de CDN claires et transparentes. Le TPS encourage les Parties à inclure des objectifs “fondés sur les données scientifiques les plus récentes, à la lumière des différentes situations nationales” (paragraphe 39) et à “aligner leurs prochaines contributions déterminées au niveau national sur les stratégies de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre” (paragraphe 40).

Les orientations du TPS rappellent la décision selon laquelle les Parties soumettent au secrétariat leurs prochaines contributions déterminées au niveau national au moins 9 à 12 mois avant la septième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris (novembre 2025) en vue de faciliter la clarté, la transparence et la compréhension de ces contributions “ (Paragraphe 166).

Bien que le SGT stipule que “les Parties fournissent les informations nécessaires à la clarté, à la transparence et à la compréhension figurant à l’annexe I de la décision 4/CMA.1, selon qu’il convient, pour leurs contributions déterminées au niveau national” (paragraphe 168), il y a peu d’indications directes pour faciliter l’élaboration de documents solides et transparents sur le plan technique, par exemple en tenant compte de la qualité des données ou de la modélisation des scénarios. Toutefois, le TPS encourage les parties à envisager d’élaborer, en consultation avec des experts techniques, des praticiens et d’autres parties prenantes, le cas échéant, des méthodes et des outils, y compris des outils de modélisation, pour évaluer et analyser les incidences de la mise en œuvre des mesures de riposte” (paragraphe 143).

Le TPS “note égalementles problèmes de capacité des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement liés à l’élaboration et à la communication des contributions déterminées au niveau national” (paragraphe 41), qui peuvent avoir une incidence sur leur capacité, par exemple, à recueillir des données de qualité ou à produire des documents complets. Il “demande également au secrétariat de faciliter le partage des connaissances et des bonnes pratiques pour la préparation et la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national, notamment par le biais d’ateliers” (paragraphe 117).

En ce qui concerne l’élaboration de documents techniquement solides et transparents, le TPS “encourage les Parties à présenter dans leurs prochaines contributions déterminées au niveau national des objectifs ambitieux de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, couvrant tous les gaz à effet de serre, tous les secteurs et toutes les catégories et visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, sur la base des données scientifiques les plus récentes et compte tenu des différentes situations nationales” (paragraphe 39). Elle “encourage également les Parties à aligner leurs prochaines contributions déterminées au niveau national sur les stratégies de développement à long terme à faible émission de gaz à effet de serre” (paragraphe 40). En outre, les parties fournissent des informations sur la manière dont la préparation de leurs contributions déterminées au niveau national a été éclairée par les résultats du Bilan mondial” (paragraphe 169).


Questions directrices

Utilisez les questions directrices suivantes pour réfléchir et identifier les opportunités les plus appropriées et les plus significatives au niveau national dans le cadre de cet itinéraire, afin de les explorer plus en profondeur :

Les derniers objectifs de la CDN ont-ils été quantifiés ? Des bases et des points de référence ont-ils été établis et mis à jour pour refléter les données scientifiques et socio-économiques les plus récentes ? Des méthodes établies ont-elles été utilisées pour garantir une estimation et une comptabilisation précises des émissions et des absorptions de GES ?

La dernière CDN a-t-elle mis en œuvre des mesures visant à garantir l’exactitude et l’exhaustivité des données utilisées dans les CDN, en particulier en termes d’intégration entre les différents niveaux de gouvernement ?

Des processus d’examen structurés sont-ils en place pour évaluer et améliorer les CDN sur la base des cycles de mise en œuvre précédents et des connaissances scientifiques émergentes ? Les informations issues de la mise en œuvre des CDN sont-elles documentées, partagées et utilisées pour faciliter l’apprentissage et l’amélioration continus ? Les enseignements tirés des cycles précédents de la CDN sont-ils intégrés dans les plans d’action pour le climat actuels et futurs ?

Les informations nécessaires pour suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre et la réalisation des CDN dans le cadre du cadre de transparence renforcé (ETF) soutiennent-elles le développement de la CDN 3.0 ? Les processus sont-ils alignés ?

Le cadre national pour l’utilisation des instruments de l’article 6 est-il conçu pour compléter plutôt que remplacer les efforts d’atténuation nationaux, et les conditions et les limites de l’utilisation de ces instruments sont-elles fixées ? Des mesures sont-elles en place pour garantir la transparence et éviter les problèmes de double comptage lors de l’utilisation des mécanismes de l’article 6, en particulier en ce qui concerne les ajustements correspondants ?

Les engagements nationaux en matière d’adaptation sont-ils alignés sur les objectifs mondiaux en matière d’adaptation, et ces engagements soutiennent-ils les objectifs énoncés dans les accords internationaux tels que l’Accord de Paris et les ODD ? Des systèmes sont-ils en place pour suivre la mise en œuvre et l’efficacité des mesures d’adaptation, et ce suivi est-il intégré au suivi de la CDN ?



Liens avec d’autres itinéraires

La nécessité de disposer de preuves techniquement solides et transparentes sous-tend tous les aspects d’une CDN. Certains des liens clés avec d’autres itinéraires du Navigateur CDN 3.0 sont présentés ci-dessous.

Itinéraire : Alignement sur l’objectif de température de l’Accord de Paris

Il est essentiel de disposer d’une base de données solide pour hiérarchiser les mesures d’atténuation efficaces et ayant un impact, comprendre les voies futures et suivre la mise en œuvre. Les inventaires, les projections, les objectifs et les progrès réalisés sont également requis dans le cadre de la transparence renforcée.

Itinéraire : Alignement sur l’Objectif mondia d’adaptation de l’Accord de Paris

Il est essentiel de disposer d’une base de données solide pour hiérarchiser les mesures d’adaptation efficaces et percutantes et pour comprendre la probabilité et la gravité des futurs impacts climatiques. L’évaluation de la vulnérabilité et des risques est un élément clé de la planification de l’adaptation, et les processus de suivi et d’évaluation permettent de suivre les progrès accomplis.

Itinéraire : Déblocage des financements

Pour accéder au financement, il faut d’abord comprendre le niveau d’investissement nécessaire et quantifier les coûts et les avantages des actions. L’élaboration de documents techniquement solides peut apporter les preuves nécessaires au déblocage des financements pour la mise en œuvre.

Route : Transition juste et équitable

Garantir une base de données techniquement solide pour l’action, c’est comprendre et quantifier les impacts plus larges des transitions. Cela permet de s’assurer que la priorisation des actions est équitable et minimise les impacts négatifs.

Itinéraire : Technologie et renforcement des capacités en tant que besoins et catalyseurs

Les capacités de notification et de suivi, les besoins technologiques et financiers sont des aspects essentiels du cadre de transparence. Le renforcement des capacités est également essentiel pour garantir les connaissances et les compétences nécessaires à l’élaboration de CDN techniquement solides.

L’itinéraire : Mobilisation de l’ensemble du gouvernement et de la société

Les CDN et les processus de transparence impliquent l’engagement et le soutien de l’ensemble du gouvernement ainsi que d’autres acteurs, y compris la fourniture de données pour le suivi, l’amélioration de la base de données pour l’action, la priorisation des actions, la garantie d’une amélioration continue et le maintien des connaissances.

Opportunités d’appui

Les pays peuvent bénéficier d’un soutien pour appliquer les enseignements tirés du navigateur et élaborer des CDN 3.0 ambitieuses.

Partager des ressources supplémentaires

Contribuer à l’élaboration de nouvelles orientations, de nouveaux outils et de nouvelles stratégies qui seront pris en compte dans la CDN 3.0.